Photo : Isabelle Giraudias
Certains croient à la migration du
vent
Aux animaux qui de loin s’encouragent
Et se répondent
A l’âme se cherchant un nouvel abri
D’autres croient au miracle
De se tenir encore debout après la
nuit
A l’étonnement d’un éveil
A la jubilation de s’éprendre toujours
dans le soleil
D’autres enfin s’abandonnent
Toutes voiles déployées vers l’inconnu
néant
Moi je crois à l’amour neuf
Au secret indicible
Au murmure d’un vrai silence
A la clarté sans énigme
Au Souffle inédit
A l’ardente nouveauté
Je crois aussi aux rêves inaccomplis
Aux moissons cisaillées
Aux étés dévastés
Aux saisons anéanties
Aux automnes persistants
Aux hivers craquants de givre
Aux printemps sans promesses
Je crois à la fraternité des oubliés
Au redressement des effondrés
Aux branches du bel amour
Qui cherchent en tout être
Une terre où fleurir
Un ciel où se donner
Je crois aux éblouissements du cœur
A la communion des blessures
Au rayonnement des visages
Au sacrement de l’instant
Aux bourgeons sans déclin
Je crois en ces bras en ces mains
Etreignant la douleur et caressant l’absence
De tous ceux dont l’offrande et la
muette épreuve
Purifient nos mémoires
Nous sauvent de la peur
Et nous réconcilient !
Jean Lavoué
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