Tout reprendre à neuf en ce matin de
défaite
Qui s’annonce pourtant triomphant
Se disposer à entendre pour la
première fois
S’élever le chant du monde
Ne plus faire qu'un avec l'automne
En sa mue éblouissante
Laisser aller toute prétention
sommaire
De s'identifier encore avec cela qui
cherche à demeurer
Toute tentation de retenir
L'ardente vie passagère
Consentir à son agonie
A ce vide en elle qui appelle
A ce renoncement nécessaire
A l’insouciante lumière
Puis quitter la feuille pour la
branche
La branche pour le tronc
Le tronc pour la racine
Ne plus faire qu'un avec l'arbre nu
Avec le vent avec la terre avec la
sève
Laisser enfin l'hiver décider seul
De la nuit des couleurs
Mais aussi de sa propre nuit
Et des prochains bourgeons
Et du prochain
été.
Jean Lavoué
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