S’en aller,
s’en aller, folle clameur du vent !
Quel bonheur
de mendier notre source de vie !
Quel appel du
Vivant !
Quelle
splendeur de marcher,
De remonter
les rives,
De se sentir
au large
Et partout en
partance,
Avec pour
compagnons tous ces oiseaux de mer !
S’enfouir à
chaque pas vers des forêts sans nom,
Des terres
que tu ignores,
De grands
rochers abrupts scandés par les courants.
Le ciel est
ta verrière,
La nef où tu
respires,
Il te
faudrait partir vers des matins légers,
Des horizons
de sel,
Des océans
promis et des crues de lumière.
C’est à
l’aurore qu’on perce les secrets,
C’est à
rebours que les aubes se donnent,
Toi qui a
tant perdu en cherchant l’estuaire,
Te voici à
présent familier du silence
Et de
sentiers austères :
La solitude
qui t’enchante n’est pas celle que tu cherches
Mais celle
qui te précède sur tes chemins d’errance.
Des mouettes
te font signe que la nuit est partout
Sauf en ce
paradis où tu déploies tes lignes.
Le souffle
ici ne manque pas
Ni la marque
fidèle des frères de combat :
Nous allons
silencieux au lieu qui nous vit naître,
Aussi graves
que joyeux,
Veillant à
l’huile de nos lampes,
Gardant au
fond du cœur ce chant qui nous emporte.
Jean Lavoué, 15 mai 2018
Photo JL
rives du Blavet Pont-Augan
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