Quand nous serons sans mots
Dans le feu des pardons
Quand nous saurons nous taire
Pour entendre les cris
Quand les rumeurs du monde
Seront notre boussole
Pour éclairer la nuit
Où sans yeux nous errions
Quand nous serons cloués
Sur la porte des jours
Comme un oiseau blessé
Dont le soleil se joue
Nous saurons le secret
Du destin qui nous lie
Et dont nous sommes tous
Le sang du sol meurtri
Nous serons de ses grains
Semés en pleine terre
Nus d’avoir espéré
Germés dans la poussière
Alors nous serons tous
À l’aube d’un pays
Comme on est d’une fête
Qui nous réconcilie
Et nous serons d’un peuple
Innocent des lisières
Lavé de ses blessures
Consolant chaque frère
Brûlant de ses enfances
Nous serons ses bergers
Et nul n’osera plus
S’arroger le Mystère
Car au creux de Sa main
Nous serons ses fontaines
Et ses matins d’eau
pure
Ses onctions ruisselantes
Ses mains dans la lumière
Le vent qu’il quémandait
Pour caresser d’azur
Son corps anéanti
Jean Lavoué, 23 août 2018
Photo realworkhard
Pixabay
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