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mardi 20 novembre 2018

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Le monde broie du noir
Mais il suffit d’ouvrir les yeux
Pour saisir encore le chant des couleurs,
Sentir en soi le frémissement des feuilles.            

L'arbre retient son souffle
Et brûle comme un encens
Les dernières larmes de la joie.

Les roux de l'automne
Ont composé pour la rivière
Un vaste châle de prière  
Où s’enroulera sa nuit.

Je mesure à pas lents
Les progrès de l'hiver,
La nudité du vent,
L’enfouissement de la lumière,
Les clameurs d’aube sur la mer.

Le soleil qui descend
Prépare en nous sa sève ;
Il est temps pour chacun                        
De regagner la source,    
          
Il est temps de migrer
Loin des branches invulnérables,
Il est temps de se glisser
En patience de bourgeons            
Jusqu’aux racines du silence.


Jean Lavoué, déjà publié le 19 novembre 2016



















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