Pierre Tanguy à propos de « Levain de ma joie »
Chant, mélopée, incantation,
louange : le nouveau livre de Jean Lavoué est à ranger du côté des
ouvrages qui interrogent notre présence au monde. Et - osons-le dire -
participent de cette veine mystique qui irrigue, depuis des siècles, la
littérature européenne.
(…) Jean Lavoué s’est abreuvé aux récits des Evangiles et a
fait sienne les paroles prophétiques de Jean Sulivan, d’Etty Hillesum, de
Christiane Singer… et de tant d’autres,
chrétiens des « marges » qu’il appelle ici les « passants de l’obscur et des
constellations ».
Mais maintenant que le temps est « compté » (comme il le dit
dans Chant ensemencé, son précédent
livre) et que la maladie suscite en lui une forme d’urgence de dire et de
louer, son écriture s’auréole (…) de cette gratitude d’être encore au monde
dans la lumière des saisons et dans la présence fraternelle de lieux familiers
(le Blavet, les écluses…). Autant de « lieux
communs » qui peuvent un jour « devenir
révélations », comme l’écrivait Jean Sulivan. « Si je tiens mon journal entre poème et chant/Ce n’est pas par
oubli, c’est pour ne pas mourir/Pour accueillir l’ivresse de se savoir
ici », souligne Jean Lavoué.
C’est encore une fois le Chant qui domine
dans ce livre, chant synonyme de vie en plénitude que le poète François Cheng
salue chez Jean Lavoué. « Ce vrai
chantre, ce grand témoin, à l’heure indécise, bien avant l’aube, nous arrache à
notre sommeil », écrit-il dans une lettre à l’artiste Nathalie Fréour
qui accompagne de ses dessins le Chant
ensemencé. Eloge de poids de la part d’un académicien saluant « l’âme noble et généreuse qu’est
Jean ».
L’écriture de Jean Lavoué, en effet, est là
pour nous envoûter et nous embarquer. Nous faire passer sur l’autre rive car « la nuit a dispersé nos hymnes »
et « nous ruons à tout-va enserrés
dans la nasse ». Le poète breton écrit donc: « Nous sommes promis à bien d’autres rivages,/A des lumières
pures, à des beautés sans nom,/A des fleuves inconnus surgissant de nos
terres,/A des bourgeons d’azur jaillis du même tronc ».
Le poète se permet même une escapade du côté
de La Chesnaie à la Pentecôte 2018. Pèlerinage intime au pays de Félicité de
Lamennais auquel il a consacré un livre (La
prophétie de Féli, Golias, 2011) pour nous dire, cette fois, que « Tous les oiseaux de mai/Ont
rendez-vous avec l’azur// Le vent signe d’un grand silence/Ce jour ébloui//
Nous marcherons longtemps encore/Sous la verrière de l’aube//Acclamant la beauté/qui
nous réconcilie ».
Oui, la gratitude et l’émerveillement « quand les âmes se font chant »
comme le dit François Cheng.
Pierre TANGUY.
Levain de ma joie, poèmes printemps
2017-été 2018, préface d’Yves Fravalo, gravures de Marie-Hélène Lorcy,
L’enfance des arbres, 167 pages, 15 euros.
Jean
Lavoué publie par ailleurs aux éditions L’enfance des arbres
Fraternité des lisières, Poèmes pour la
paix 201-2018, Gravures de M.F. Hachet de Salins)
Nous sommes d’une source, Poèmes pour
la vie 2014-2018, gravures de Serge Marzin
Chant ensemencé, chronique d’une année
bouleversée par la maladie, dessins de Nathalie Fréour.
Chaque
livre (14x20,5cm/170 pages) est illustré et proposé au prix de 15 euros chacun.
Pour
toute souscription et commande d’ici le 31 décembre 2018, les frais de ports
sont offerts.
Commande
à adresser Editions L’enfance des arbres, 3, place Vieille ville, 56 700
Hennebont
Echos…
Geneviève de Simone-Cornet
Un livre bouleversant de lucidité et d’abandon. Jean
Lavoué est fragile mais vivant encore, et il nous donne «jusqu’au chant du
silence/le grain de la parole/en semence de vie/en levain de la joie». A nous
de tendre l’oreille.
Sylvie
Reff
Un grand merci de votre bouleversant Chant
ensemencé ! J'avoue que cette lecture m'a renversée…Vous avez rédigé en
état d'incandescence, offert à la pureté de cette parole qui vous traverse.
Cruel de songer au prix de sa beauté.
Jean-Claude
Coiffard
Oui, l’essentiel, voilà ce à quoi nous nous amène toute
la poésie de Jean LAVOUE. Voilà vers quels signes nous entraînent les mots du
poète, vers les graffitis de la joie. Vers la clameur des sources. Vers l’eau
pure des fontaines. Vers les larmes de l’enfance éclairant les jardins de la
nuit.
Yves
Fravalo
L’écriture pour Jean Lavoué, on le voit, n’est pas une
occupation seconde, une occupation de loisir, elle est au cœur de sa vie, elle
est le cœur de sa vie, elle constitue proprement sa façon d’être au monde.
Joseph
Thomas
Poète et sourcier de l’âme, Jean Lavoué est une plume
fraternelle, toujours transparente. Il vous rejoint dans vos propres
fragilités, inquiétudes et doutes. Il vous embarque dans la belle fraternité
des poètes… C’est ainsi qu’il célèbre la vie quotidienne et éternelle.
Gilles
Baudry
Tu es un écrivain majeur en Bretagne. Ce qui me touche,
c’est que c’est le poème (et non la prose) qui vient te prendre par la main… La
poésie est vraiment ce qui demeure quand tout semble s’amenuiser et qui nous
arrache à l’inessentiel.
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