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vendredi 4 janvier 2019

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L’arbre que nous serons,
Qui peut le dessiner ?
Reliés au même tronc
Dans le fût de l’année,
De ramures dénudées
En branches aux chants d’oiseaux
Connaissant le langage
De nos mots ajourés ?

Nous le sommes déjà
Pourtant de nos racines,
De nos rameaux uniques,
Notre sève commune ;
Nous sommes la demeure
Dont chaque homme rêvait,
Se croyant séparé,
N’ayant pas reconnu
Ces pulsations du vent.

Nous ignorions le Grand,
L’infini entrevu
Par-delà les étoiles,
Alors que nous étions
Son unité promise ;
Tous ces déchirements
Qui se trompaient de cible,
Ces bourgeons ravagés
Par nos aveuglements.

C’est dans la nuit de l’arbre
Que nous portons silence,
Dans le feu des saisons
Jusqu’au ciel des feuillages ;
Délivrés des images,
Nous sommes de ce sol
Où palpite entre nous,
En un cœur innocent,
Les battements du monde.

Nous sommes là debout
En état de prière,
Gratifiés d’un toit gris
De bourrasques ou d’azur :
Nul ne se dit dehors,
Nul empêché d’entrer,
Nous sommes dans l’Ouvert
En souffle et vérité.

Le seul chemin serait,
Au soleil vertical,
De se laisser pousser
Vers le fil des nuages,
D’être de ce courant
Sous l’écorce du temps,
Ne cherchant qu’à se joindre
Au faîte de la joie.


Jean Lavoué, La Chesnaie, 2 janvier 2019
Photo PublicDomainPictures Pixabay

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