L’eau grise du Blavet,
Ses couvées de colverts,
Ses vases endormies,
Ses brouillards persistants
N’ont pu te détourner
Du souffle silencieux
Battant les pas du monde,
Ô sève sous l’écorce !
Une mouette a déchiré
L’obscur d’un trait blanc,
Tu t’en vas compagnon
De noces indécises.
Te voilà plus confiant
Qu’un passereau perdu
Ouvrant grand les volets
Où notre cœur se fane.
Les bourgeons cette année
N’auront pas d’autre choix
Que de couvrir d’azur
Les branches de nos vies.
Nous serons, terre et ciel,
À la joie confondus,
Relevés tout à coup
D’un seul battement d’aile.
Nous aurons dans l’enfance
De ces preuves certaines
Dont nous recouvrirons
La venue de l’été.
Nous aurons dans nos mains
De fécondes moissons
Dont nous ferons du pain
Partagé entre tous.
La peau de nos rivières
Ne peut hâter le temps
Où nous serons remis
En offrande à la mer.
Jean
Lavoué, Photo JL, Blavet, 5 février 2019
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