Est-ce un maître
Celui qui pour toujours s’est absenté
Ou bien l'empreinte, méconnaissable en toi,
D'un jardinier inconnu ?
Mais comment se fait-il
Que tu l’éprouves
Comme un marcheur blessé
Sans cesse à tes côtés ?
Sur les chemins de l’écriture
Il s’efface souvent ;
Il ne tient pas ta main
Mais il marche devant,
Dans la promesse du chant.
Tu ne lui rends pas hommage ;
Tu célèbres son absence réelle
En ces minutes ardentes,
Ces noces du dedans.
Tu mets tes pas dans ses pas,
Tu laisses ta voix habiter sa voie.
Jean Lavoué, Carnets du souffle, inédit, 2007-2009
PAROLE DU PASSANT
"Je vous invite donc à ne partir
que pour mieux rentrer en vous-mêmes.
Et même si vous ne partez pas
il est possible de retrouver votre "terre
intérieure".
Qui que vous soyez,
quel que soit votre peine ou votre solitude,
il y a des instants heureux pour vous :
des chemins, des ruisseaux, des quartiers de votre ville,
la mer qui invite à la sérénité,
la montagne qui dit : redresse-toi.
Laissez quelque temps la voiture au garage, marchez à pied
seul, hors de vos horaires habituels.
Savez-vous qu'il y a des aubes?
Avez-vous jamais marché à l'aube le long de la mer,
dans une forêt ?
Vous êtes seul, vous pouvez revenir à l'essentiel,
vous interroger sur la vie que vous menez.
C'est le premier matin du monde.
Il y a une parole pour vous qui se parle, immémoriale...
Ne parlez à personne de votre escapade
et de la surprise heureuse qu'elle vous a réservée.
Il y aurait trop de monde dehors à l'aube. "
JEAN SULIVAN
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