Traduire

mardi 22 octobre 2019

.











Dieu faible au bruit de branches piétinées,
Aux ailes d'hirondelle battant contre la vitre,
Aux pas titubants d'une enfance réveillée,
Dieu plus pauvre que nos cécités,
Plus nu que nos misères,
Ayant cédé sur nos épaules sa tunique de tendresse,
Mendiant si peu de pain sous le ciel des fontaines,
Désireux de poursuivre avec nous le chemin ;
Dieu qui parle tout bas là où le cœur écoute,
Loin de nos ferveurs endimanchées,
Si proche des poussières de la route
Et de nos pieds endoloris sous le vent des étoiles ;
Toi compagnon de nos doutes et de nos incroyances,
De nos regards cerclés de nuit, de nos trompeuses certitudes,
Dieu de nos boiteuses prières et de nos cartes sans boussole,
De nos sentiers perdus dans les landes oubliées de l'âme,
Dieu aux pétales promis aux gels et aux insectes,
Aux cicatrices bien visibles
Sur chaque arpent de la planète,
Dieu des déserts et des saisons brûlées
Où le dos de la terre se plie sous trop d'été,
Dieu des animaux sauvages silencieusement anéantis,
Toi qui ne sais plus si tu peux encore compter sur nos mains de bergers ;
Dieu des souches et des arbres disparus
Faisant toujours vibrer à travers eux ta lumière,
Dieu qui ne guette qu'un tremblement des lèvres,
Qu'un murmure pour te sentir à nouveau exister
Dans les frémissements de notre chair ;
Toi complice de nos fragilités, ayant vécu bien avant nous tous les naufrages,
Dieu au cou de femme penchée comme une lampe à huile dans le silence,
Accorde-nous la patience de te consoler un peu,
Accorde-nous de te bercer dans le bleu des journées
Comme on porte au fond de soi l'enfant de la promesse.

La Chesnaie, 19 octobre 2019
Photo JL/19/10/2019



















.

Aucun commentaire:

[URL=http://www.compteur.fr][IMG]https://www.compteur.fr/6s/1/6057.gif[/IMG][/URL]