Cette part indicible en toi
Cette part vide et appelante que tu voudrais combler
Mais dont pourtant l'ardent silence est une fête
Ce joyau cette couronne ce diadème inespérés
Cette terre des naissances dont tu gardes l'empreinte
Comme un soleil gravé au fond de tes sillons
Ce ciel où tu creuses à genoux dans le lit boueux des journées
Pour en extraire le sel et la lumière
Cette parole oubliée au bord d'un puits
Et qui te demande de la désaltérer
Cette promesse de vie allant à l'amble de ta pauvreté
Ce royaume dont tu ne fus jamais plus proche
Qu'en ton extrême nudité
Ce chant de toutes les détresses ne cessant en toi de s'élancer
Cette tendresse pour chaque douleur et chaque deuil
Ce feu ressuscité avec le gel avec l'hiver
Ce baume pour chaque plaie
Cette présence en toi
Ce dit d'amour dont ton âme est assoiffée
Cet appel à la joie noué à tout ce qui te manque
Ces sandales déliées sur le seuil d'un jardin
Ce parfum cette douceur que le vent tel une caresse dépose sur ta
joue
Cette branche dénudée où déjà le printemps te rassure
Cette auberge perdue dans les replis de ta mémoire
Que tu es sûr pourtant un jour de retrouver
Cette voix en toi
Ce Poème
Ce désert habité.
Jean Lavoué, 20 novembre 2019
Photo TanteTati/Pixabay
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