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mercredi 3 juin 2020

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TABLE DRESSÉE 



Une fois encore j'ai remonté les rives du vieux fleuve
À la recherche d'une parole 
D'une source à l'estime 
Les oiseaux impassibles 
Faisaient cortège à mon silence
Les rumeurs de la mer parvenaient jusqu'ici 
Les fougères escortaient les talus de la joie 

J'attendais qu'un rosier sauvage et solitaire 
Me soit signe de l'instant visité 
Je ne me retournais que pour tenter d'entendre
Le vent venu des îles  
Marteler dans mon dos
L'écho durable des marées

J'invitais des passants
À se joindre sans mots
Au murmure de leur voix
Je trouvais mais de profil de rares bouts de phrases 
Érodés de tant d'usage
Appauvris d'avoir tout donné 
Il suffisait d'un souffle
Pour les désaccorder

Écrasées de lumière les herbes se penchaient
Vers les eaux du Blavet
En quête d'abondance
À l'ombre du chemin 
La table était dressée 
Pour l'ouvrage des mains 
Pour l'écriture et la présence

Sur la peau frémissante du monde 
La nappe était posée 
Les offrandes répandues
Du creux de l'âme montait un chant 
Au souffle inentendu 
J'en fredonnais des bribes 
Des refrains oubliés 
Les feuillages en tremblant communiaient.

Jean Lavoué, 2 juin 2020 
Photo JL, Le Blavet, 02/06/20

















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