LES OLIVIERS EN FLEURS
Faut-il tant de lumière
Pour porter en soi un chemin
Tant de nuits au désert
Pour engendrer ce souffle qui ne meurt pas
Si je lui parle
Il ne répond pas
Mais son silence luit
Il laisse là sans se retourner
Tous les pourquoi
Sa parole est gravée sur l'écorce des arbres
Le vide entre nos mains
Le ruissellement des visages
Tant de siècles à le chercher
À le croire à l'espérer
Quand il se tient depuis toujours
Sur la margelle de nos cœurs
Chaque passant qu'il relevait
A frôlé notre jeunesse
Les épis qu'il froissait
Soulèvent encore nos croûtes endurcies
Son chant est une entaille
À nos logiques suffisantes
Il entame de joie rebelle
La rectitude de nos lois
Sans prononcer d'autres mots
Il se tient à hauteur
De nos blessures
De nos errances
Le vent lui est un souffle neuf
Une seconde nature
La confirmation du matin
Chaque larme est une eau pure
Où tremble un peu
De sa patience
Au jardin qu'il aimait
Les oliviers sont en fleurs.
Jean Lavoué, 5 juin 2020
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