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mercredi 5 août 2020

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C’est toujours un bonheur d’accueillir l’encre lumineuse de Christian Bobin. Bernard Victor Chartier m’a autorisé à vous partager cette lettre qui a trouvé où se poser entre les branches de son livre. Joie partagée avec lui.

 

Dans tes pas, peut-être… Recueil de Bernard Victor Chartier disponible à L’enfance des arbres, 3 place vieille ville, 56 700 Hennebont (15 euros + 3,50 euros de frais de port)

 

https://www.editionslenfancedesarbres.com/dans-tes-pas-peut

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(…) Un silence abyssal enferme l'auteur à l'origine : celui qui entoure la mort de son père. Mais dès que commence le récit, on peut dire que l'issue en est déjà trouvée. Loin d'être un monologue, le dialogue qui s'ouvre ici en est au contraire la clef. Et, loin d'être isolée, la création de ce chemin contemplatif, comparable à celui des mandalas, rejoint, au-delà des poètes japonais ou de l'auteur des "clochards célestes", les grandes sagesses bouddhistes et hindoues. La parole poétique rassemblée ici a d'abord été parabole jardinière et c'est bien de cette œuvre silencieuse, de cette architecture d'arbres, d'herbes sauvages et de plantes que sont nés les mots renouant les fils d'un destin :

 

« Dans tes pas, peut-être... »

 

Nulle assurance ni certitude dans cet itinéraire du cœur, mais une foi chevillée au corps qui lui-même aura dû construire de ses mains l'espace de sa libération.

 

(…) Tout commence par les mésanges. Car l'oiseau est celui qui indique la voie. Le moment venu, c'est la légèreté de l'aile, en effet, qui conduit l'âme vers son centre. Alors il suffit de poser l'un après l'autre ses pas dans cette confiance ailée. Une brèche est trouvée dans le mur opaque du silence.

 

S'il est un viatique à ce dialogue entre deux êtres intimement reliés l'un à l'autre et qui pourtant se sont à peine connus, c'est la nature elle-même qui en résout l'énigme ; et cela par-delà la mort et l'insupportable silence. Tout se répond, la contemplation du moindre son, de la plus intime couleur, du moindre souffle ; tout garde l'empreinte de ce si long chemin pour parvenir enfin à cette parole clef de voûte :

 

« il est l'heure de t'appeler Papa »

 

La simplicité de la poésie de Bernard Victor Chartier garde en elle la force de l'émotion et l'intensité de la sensation dont l'immémoriale pratique du haïku a le secret. On entre ici en un jardin de vie dont chaque fleur, chaque oiseau, chaque pierre du chemin garde le mystère. Merci à l'auteur de nous inviter en sa cabane de méditation qui est aussi lieu de renaissance appuyé contre le vieux tronc de la vie.

 

Extraits de la préface de Jean Lavoué

















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