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mercredi 28 octobre 2020

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Merci, cher François Prouteau, pour cette CARTE BLANCHE sur RCF le LUNDI 26 OCTOBRE À 12H11 

Parole-Ecriture d’Espérance pour couvre-feu

La pandémie a ralenti voire arrêté certains secteurs de la vie culturelle. Ce n’est pas le cas de la lecture, si l’on en croit la vente des livres qui explose. Et le couvre-feu dès 21h risque encore d’accentuer le phénomène. 

Parmi les coups de cœur des derniers jours, je veux vous parler d’un ouvrage édité par L’enfance des arbres et intitulé Avec Jean Sulivan, dans l’espérance d’une Parole.
L’ouvrage est un recueil de témoignages, quarante ans après la mort de Jean Sulivan. On compte parmi les contributeurs et amis, Jean Lavoué bien sûr, Colette Nys Mazure, Gabriel Ringlet, Dominique Collin, Jean-Claude Guillebaud, ou encore Bertrand Révillion.
Ce livre rend donc hommage à l’écrivain prêtre Jean Sulivan, un des plus originaux de la deuxième partie du XXè siècle, auteur d’une trentaine de romans et d’essais. Il faut saluer avant tout en lui l’homme de parole. On le sait la parole est créatrice, elle chante dans les mots du poète, en liberté. Jean Sulivan écrit : « Avant d’agir politiquement, la foi agit poétiquement, crée le regard neuf, chante le magnificat ». «  La Parole c’est ce « Lève-toi et marche » qui n’en finit pas d’être dit et de nous créer ».
Pour Bertrand Révillon, Jean Sulivan a su montrer combien Dieu est insaisissable, « à la minute où on croit le connaître, il disparaît à notre regard, comme aux yeux des marcheurs d’Emmaüs. [...] Ce Dieu des profondeurs, comment être sûr de ne pas l’inventer pour son propre bonheur ? » interroge Sulivan dans un raccourci fulgurant. [...] Oui, oser briser, encore et toujours, les idoles d’argile de nos fausses certitudes sur Dieu ». Oui, oser briser toutes les idoles que l’on se fabrique ou que l’on fabrique pour nous, nos idoles les plus sacrés.
Juste après, Jean-Claude Guillebaud évoque la voix matinale de Sulivan, celle qui réveille et désinstalle ceux dont l’âme est habituée : « Je ne citerai que ces lignes : « Quelqu’un qui dit sa petite vérité me rapproche plus du Christ que les malabars et les techniciens du salut [...] L’Évangile, livre parole, plonge dans l’Ouvert de l’instant. Il est le livre insurgé. Le lire, c’est naître ailleurs » ». C’est cette insurrection qui est vitale dans la parole-écriture de Sulivan, celle du Dieu pauvre qui n’est que don et donne la vie.
Il faut lire la soixantaine de contributions, pour comprendre la force des écrits de cet homme puisés dans L’Évangile, des textes qui éveillent et ne laissent pas tranquille : Avec Jean Sulivan, dans l’espérance d’une parole.



















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