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C'est un matin peut-être
Où les arbres te montrent
Impatients le chemin,
Un matin où marcher
A des allures d'enfance
Voire de premiers pas,
Un matin de silence,
De sève trouvant sa voie,
Sa ligne de vie chanceuse,
Dans l'azur éclaté,
Un matin où les bruits,
Les rumeurs de ce monde,
Montent puissants vers toi
En signes évidents,
En échos redoublés,
Un matin sans mépris
Où ne pas triompher
Mais rejoindre à tout prix
L'aire fertile du soleil.
C'est un matin d'amour
Où nul ne peut gagner
Ni s'emparer du sceau
Sans reconnaître en soi
L'ombre de chaque frère.
C'est un calme horizon
Que nous n'atteindrons pas
Sans laisser place à l'autre,
Un feu dans les remises
Un brasier sous les combles,
Une tempête logée
sous l'écorce des mots,
Un silence refoulé
Dont on pressent les cris.
C'est un matin fiévreux
Pour dire la justice
Et la bonté exacte
Sous les branches de vivre,
Et ne pas ignorer
Ce qu’il nous reste à faire
Pour que l'homme et la femme,
Leurs racines et leurs chants,
En toutes leurs agonies,
Partout soient secourus.
Jean Lavoué, 18 juin 2017
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