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La course reprend, intense,
Vers des temps fructueux,
Du moins, nous l'espérons.
Nous désirons des fêtes,
Des rencontres fertiles,
Attiser de grands gestes
Les braises de l'amitié.
N'oublions pas pourtant
Les clairières du silence,
Les solitudes vives,
Les aires où respirer.
Tenons-nous aux lisières
De l'envol et du repos !
Le danger vient de l'impatience :
Il y a tant à rattraper.
Ne cessons pas de hisser
La voile de nos rêves,
D'étoiler nos actions d'inutiles levains,
D'espacer nos projets
De vacances généreuses.
Veillons à nos matins,
Aux éclats de nos deuils,
À la force d'aimer.
S'arrêter pour trois fois rien :
Quelques notes de musique,
Les premiers mots d'un poème,
Les enfants qui rentrent de l'école,
Les paroles simples du voisin,
La symphonie des fleurs.
Nous sommes faits pour respirer
Au va-et-vient des vagues :
Il y a trop d'océans en nous
Pour nous mettre à l'abri des vents.
Trop de soif d'infini
Pour nous fixer aux quais
Du seul négoce.
Gardons en nous l'esprit
Du lâcher-prise et du retrait.
De temps à autre rappelons-nous :
Tout peut bien s'arrêter,
C'est la vie malgré tout qui l'emporte !
Jean Lavoué, 10 juin 2021
Photo pixel2013/Pixabay
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