Ce dont nous avons besoin, plus que tout,

C’est d’une parole d’enfance qui nous retournerait,

Avec douceur et persuasion, vers nous-mêmes

Au lieu de toutes nos contradictions.

À quoi bon crier avec la foule 

Que le monde va à sa perte

Si nous n’entendons pas résonner en nous

La voix qui nous saisit au feu de nos dénis

Et de nos pauvretés. 

C’est dénudés que nous entrerons dans le royaume

Où l’homme ne sera plus un loup pour l’homme

Ni un prédateur acharné de la terre qui le porte !

Ensemble, quelle pente suivrons-nous ?

Celle du désir insatiable de convoiter 

Ce que l’autre à nos yeux possède

Et qui nous manque

Ou bien celle de vouloir rejoindre volontairement 

Le camp des victimes et des exclus,

Celui aussi des générations à venir

Qui, seuls, nous montrent, là où croit le danger,

La voie qui peut-être pourrait encore nous sauver ?

Jean Lavoué, 5h00, 12 janvier 2022

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