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jeudi 9 juin 2022

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Depuis 2007 sur mon blog l’enfance des arbres www.enfancedesarbres.com, 2014 sur cette page FaceBook et plus récemment sur Instagram, je partage chaque semaine quelques poèmes. Je ressens aujourd’hui le besoin d’une pause ou tout au moins d’un rythme moins fréquent sur ce chemin d’écriture : je puiserai donc plus régulièrement dans les poèmes déjà partagés ces dernières années. Aujourd’hui, un poème de 2015 sur la Bretagne, écho à la chaleureuse table ronde organisée par « Livre et lecture en Bretagne » et animée par Alain-Gabriel Monot à laquelle j’ai participé mardi soir 7 juin à Rennes à propos justement de « la poésie en Bretagne »…
JL

BRETAGNE

Notre terre
N’était pas de soleil ni de feu
Mais de sel et de vent
De rocs anéantis par l’infini sauvage
Et de volcans défaits aux ventres ronds de femmes
En mal de naissance

Nous avions pour colliers
Des nuages d’azur
Des rives brodées d’aulnes
Des rivières sauvages
Des filles du soleil
Des améthystes sur tous chemins
Et la rumeur des cieux qui bruissait dans nos branches

Nous avions des saisons des siècles des marées
Des ferveurs migratoires
De grands oiseaux de mer signant nos territoires
Des sanctuaires aux mousses drues
Et des fontaines accroupies sous les arbres
Et des forêts aux chants vainqueurs

Nous étions de ce pays comme on est d’un vaisseau
Comme on est d’une nef
D’une enfance sauvage aux larmes printanières
Nous étions de ce feu de ce vent de ces astres
Qui nous ensorcelaient tout en nous délivrant

Nous avions des poètes
Des druides matinaux
Des fous intacts et purs 
Des saints brûlés d’exil
Nous fêtions les calvaires
Nous aimions pauvrement
Nous marchions en silence
Nous franchissions des croix
Nous vivions sans le sou
Nous sanctifions les prés
Les talus frémissants d’aquarelles graminées
Tout nous était divin
Nous ne vieillissions pas

Jean Lavoué, 6 juin 2015














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