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Nous allons sans nous hâter
Vers l’espace ouvert
De nos estives dénudées.
Nous sommes nombreux
À nous éloigner ainsi
Des contrées coutumières.
Nous quittons les enclos
De nos saisons sûres
Pour des sentiers inconnus.
Les nuits étoilées
Nous deviennent aussi familières
Que les ciels traversés d’averses et d’orages.
À l’abri du rocher
Nous faisons du silence
Notre demeure.
En nous les heures spacieuses
Se mettent à respirer
Un printemps unifié.
Notre horizon se couvre
De lumières frémissantes
Et de clartés tremblantes.
Ce que nous ne savons plus nommer
Nous l’éprouvons sous nos pas
Comme un sol nouveau et sûr.
Nos fragilités nous font aimer
Les crêtes inaccessibles
Et les matins de haute solitude.
Nous vivons chaque jour
Sans nous tromper
À l’aube des émerveillements.
Nous sommes là au plus près
De l’accomplissement du monde
Devenu notre unique célébration.
Nous nous accordons peu à peu
Au souffle d’une joie libre
Sans mesure, imprenable.
Jean Lavoué, 13 juin 2022
Photo Pixabay
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