Accorderons-nous nos nuits
Aux fragments d'aurore
Enfouis dans les carrières du silence ?
Faut-il donc, pour vivre,
Nous réconcilier d'abord
Avec l'ardente blessure,
Apprendre à faire de la mort un soleil ?
J'apprends à caresser avec tendresse
Ces déchirures d'où jaillit
L'éclat fulgurant du deuil.
Sous l'écorce des arbres
J'écoute triompher la sève :
L'avenir y traverse tant d'hivers
Avant de s'offrir ces printemps souverains !
Les mots, je les sème
Comme de petits cailloux blancs
Parmi les ronces du chemin.
Certains y reconnaîtront peut-être à leur tour
La chance d'un passage.
Avant de nous effacer,
Ne sommes-nous pas là pour indiquer aux autres un chemin,
Sûrs qu'à leur tour, ils trouveront la brèche ?
Nous héritons tous de passants vulnérables
Qui ouvrirent pour nous des voies.
Sans connaître le but,
Ils nous firent pourtant le cadeau
De leur absence lumineuse.
Grâce à eux, je sais où nous allons
Et je sème à mon tour
Des graines pour la joie.
Jean Lavoué, 28 juin 2021
Photo JL mai 2021
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