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Chaque arbre qui brûle
Est le témoin blessé
De notre commune fragilité.
Le protéger,
C’est prendre soin de nous-mêmes
Et de notre avenir.
Toute vie souffre avec ces milliers
De nids d’insectes et d’oiseaux,
Ces innombrables couchettes de chevreuils,
Calcinés.
Aurons-nous apporté aujourd’hui
Les quelques gouttes précieuses et nécessaires
Pour éteindre partout l’incendie,
Accompli notre part du colibri ?
Les rares mots
Tirés du puits de nos silences
Auront-ils le goût des larmes
Pour consoler ?
Ce n’est pas seulement notre maison qui brûle
Mais c’est le plus intime de nous-mêmes,
Cela qui grandit avec nous
Et dont nous ne sommes pas séparés.
Quand prendrons-nous le temps
De contempler l’écorce de nos compagnons d’infortune,
D’écouter leur murmure,
Plutôt que de rouler à tombeau ouvert,
Seuls, vers notre démesure
Et notre nuit ?
Jean Lavoué, 12 août 2022
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