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samedi 13 août 2022

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Chaque arbre qui brûle 
Est le témoin blessé 
De notre commune fragilité.

Le protéger,
C’est prendre soin de nous-mêmes 
Et de notre avenir.

Toute vie souffre avec ces milliers
De nids d’insectes et d’oiseaux,
Ces innombrables couchettes de chevreuils,
Calcinés. 

Aurons-nous apporté aujourd’hui
Les quelques gouttes précieuses et nécessaires
Pour éteindre partout l’incendie,
Accompli notre part du colibri ?

Les rares mots
Tirés du puits de nos silences
Auront-ils le goût des larmes
Pour consoler ? 

Ce n’est pas seulement notre maison qui brûle
Mais c’est le plus intime de nous-mêmes,

Cela qui grandit avec nous
Et dont nous ne sommes pas séparés.

Quand prendrons-nous le temps
De contempler l’écorce de nos compagnons d’infortune,
D’écouter leur murmure,

Plutôt que de rouler à tombeau ouvert, 
Seuls, vers notre démesure
Et notre nuit ? 

Jean Lavoué, 12 août 2022




















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