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dimanche 7 août 2022

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Tandis que l'été s'étire aux carreaux du soleil,
La terre ne prend pas de vacances :
Les années se précipitent dans les corridors de l'abîme. 
Nous refusons d'entendre les coups inexorables
Frappés sur les flancs de sa beauté.

Les rivières et les fleuves ont soif,
Les bêtes ont pressenti bien avant nous
Le désert qui venait,
Déjà les forêts tremblent.
Dans les steppes cernées de glaces, les tourbes brûlent, 
Le vent redoute de porter plus loin l'étincelle.

Partout dans le feu des villes,
La fureur de l'homme ne faiblit pas.
Serions-nous encore à deux pas du précipice
Ou bien aurions-nous déjà amorcé notre chute ?

Nous gardons les yeux ouverts mais nous ne voyons pas,
Nous poursuivons notre rêve,
Nous ignorons le sol où notre avidité se fracasse.

Pourtant, l'oreille collée au tronc des arbres,
Nous serions capables d'entendre la nuit qui grandit
Et le silence qui seul nous sauverait ;
Nous serions à nouveau complices de la vie précaire, 
Nous parlerions aux insectes,
Nous prierions avec les plantes.

Pour écarter les flammèches de notre folie,
Nous saisirions l'instant
Et nous bénirions les gestes sobres 
Nous rendant à notre pauvreté originelle. 

Jean Lavoué, le 7 août 2019
Photo photoshopper24/Pixabay
www.enfancedesarbres.com












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