Dévoilée par le chant du silence
Autant que par celui de la terre, des oiseaux ou des saisons,
Les battements d’ailes de l’âme révèlent en nous
La jeunesse sacrée de toute vie.
Par eux, nous sommes unis
À la fine présence vibrant,
Belle, humble et fragile,
En tout être provisoire et mortel.
Leur éclat vif et pauvre est aussi sûr en nous
Que la sève secrète dans la nuit de l’arbre
Aspirant à la pleine lumière de la cime.
Par eux, nous sommes emportés
Vers l’émergence d’un amour
Dans la communion duquel germe sans cesse
Une nature toujours en genèse.
Nous ne pouvons nommer
Le frémissement dont ils manifestent en nous
Le souffle obscur
Mais nous y reconnaissons pourtant
La source de notre chant.
L’âme est devenue un mot
Tellement encombrant pour notre époque
- Nous en avons privé la Terre-mère elle-même -
Que rares sont ceux qui croient entrevoir encore
Son murmure de fin silence
Et son léger cillement de joie ;
Notre monde de démesure et de domination
Lui a tourné le dos :
Il exploite toutes choses en ignorant cette part sacrée
Mais elle se tient à l’écoute
En tout être conscient de recevoir sa vie
De plus grand que soi.
Jean Lavoué, 23 octobre 2022
Photo JL La Chesnaie 9/10/22
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