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vendredi 14 octobre 2022

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Le poème ne vit-il pas
Au rythme de nos temps perdus,
De nos retombées fécondes,
De nos soifs éperdues de désert ?

Nous avons à portée de main
Ces grands horizons de silence
Que dessinent pour nous, même en pleine ville,
Les arbres épris de ciel. 

Mais nous allons penchés
Vers la douleur du monde,
Refusant bien souvent d’accueillir
La vaste compagnie des oiseaux et du vent.

Nous tournons trop le dos aux matins
Que nous encombrons aussitôt
De bruits incontrôlables,
De nouvelles désarmantes ;

Mais c’est pourtant là
Que puise aussi notre parole
En quête de lumière et d’eau vive,
De trouées espérantes.

Il nous faut commencer par secouer
Les commentaires ténébreux
Qui ne nous protègent en rien
De la nuit annoncée.

Seuls, soulevés par le souffle de l’instant,
La fougère et la branche du saule,
Le brin d’herbe ou le sourire complice du mendiant 
Nous annoncent la sève désirable.

Comme le cormoran,
Nous laisserions-nous saisir par le mascaret
Pour être retournés 
Vers des profondeurs insoupçonnées ? 

Adoucies par notre compassion,
Nous porterions alors en nous les rumeurs de la guerre
Sans nous laisser détruire par elles,

Et nous irions à pas comptés 
Dans le jour de notre vie,
Vers un soleil pacifique,
Le murmure d’une joie.

Jean Lavoué, Le Blavet, 12 octobre 2022
Photos JL 12/10/22





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