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mardi 29 novembre 2022

 .



Au-dessus du Blavet aujourd’hui 
Le ciel semble plus transparent,
Le moindre petit nuage
Se fait le messager
D’une enfance éblouie.

Sur l’autre rive,
Trois pies volent au-dessus des tombes
Et leur ballet n’est pas triste.
Les mouettes s’élancent
En grands signes blancs vers l’azur. 

Chaque arbre distille sa lumière :
Son feuillage tremblant
Devient aussitôt le fragile compagnon
D’un chemin enfoui dans le mystère. 

Avec de pauvres mots,
Je cherche comment 
Partager encore avec toi
Le pain du poème.

Je contemple ce grand silence
Éclaboussant les marges
Où tu t’es réfugié.

Ta parole vive surgit
De la moindre écorce
Protégeant la sève
De l’implacable hiver à venir.

À chacun, tu laisses la tâche 
De vivre et d’écrire pour deux,
De devenir à son tour
Le libérateur des papillons de la joie.

Tu nous invites
À laisser grandir entre nos mains
L’éclat lumineux 
Du soleil de ton absence,
À semer dans les sillons de nos vies 
Les graines de bonté
Dont tu es soudain devenu 
Le jardinier céleste.

Foulant les feuilles mortes du sentier, 
Nous pressentons déjà, promesse d’un printemps,
L’éclaircie du petit cerisier en fleurs
Dont tu as gardé le secret.

Tu es aussi bien dans le rythme de la marée 
Que dans chaque duvet blanc qui se pose,
L’humble petit moineau égaré,
La moindre goutte de pluie 
Se balançant sur un brin d’herbe oublié.

L’heure est à la gratitude
Pour tout ce que tu nous as appris
À regarder avec les yeux du cœur.

Imperceptiblement,
Tu rejoins la compagnie  fervente
De nos absents familiers
Aux tiges dressées dans la lumière.

Tu nous rends complice
De ces secondes perdues
Où la perle de grand prix
Nous est redonnée.

Tu respires à pleins poumons
Dans cette liturgie d’automne
Où le ciel est baptisé 
Des couleurs de l’aube.

Jean Lavoué, 28 novembre 2022
Photos JL 28/11/22




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