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Qui nous rendra
Des matins de silence
D’enfance nue et d’immersion
Dans un monde sans écran ?
Toujours plus difficile d’échapper
À l’emprise insidieuse
De cette intelligence numérique
Où nous sommes faits comme gibier
Dans les phares des voitures
Nous gardons pourtant en nous
Des réserves de solitude inemployée
Pourquoi les troquerions-nous
Contre des flux d’images falsifiées ?
Il nous faut entreprendre
De patients exercices de dépouillement
Pour nous accorder à nouveau
À notre liberté intérieure
Quelques pas sans pensées
Sur des chemins de terre
Entourés d’arbres et de fougères
Guettant des mots surgis de rien
Au plus près de soi
Valent mieux que ce miroir aux alouettes
Qui nous détourne de nous-mêmes
À tous les amis comme à moi-même
Je nous souhaite des sorties de route heureuses
Et des printemps bruissant de chants d’oiseaux
Loin des autoroutes de la curiosité
Du divertissement et de la vie artificielle.
Jean Lavoué, Blavet, 28 avril 2023
Photo JL Berges du Blavet 28/04/23
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3 commentaires:
Depuis hier me trottait dans la tête l'idée de parler d'internet, j'en ai fait un texte aujourd'hui. Je vois qu'internet vous a "inspiré" (si je peux parler comme ça) vous aussi. C'est un vrai fléau, à n'utiliser que par utilité.
Bonne journée à vous.
Sarah
Merci infiniment de ce texte. La Chartreuse de Sélignac est un bon endroit d'apprentissage de ce langage dont vous parlez si bien, mais dont seule l'expérience personnelle de défaites répétées et acceptées constitue la source.
Merci, Jean, pour le rappel de cette expérience personnelle nécessaire de défaites répétées et acceptées pour se laisser rejoindre par la Source !
Et merci, Sarah, pour votre texte !
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