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Je marche lentement
Halé par des flots inconnus
J’éprouve en moi la vaste plaine
Les graminées silencieuses
L’arbre dressé dans sa confiance
La lampe de sa sève végétale
Le fleuve dont le cœur bat
Au rythme cadencé des marées
Le vieux mur fleuri
De grappes de lumière
Dont aucune pierre n’est obstacle ni séparation
Je suis seulement
Les courbes du sentier
Que tant de foulées ont dessiné avant moi
Je m’avance patiemment
Souffle après souffle
Vers une paix lavée de l’embrun des pensées
J’y récolte les fruits
De mes calmes assises
Assoiffées d’estuaire
Et n’ai pas d’autre but que la source
En son surgissement
Qui est déjà appel vers la mer
Les lentes plongées
Dans mes racines matinales
Me sont dès l’aube chant du large
Grands cris d’oiseaux
En approche des îles
Ciel ouvert par-delà les nuages
Consentement à la lumière
Je grappille des mots
Jaillis des notes du silence
Je laisse le vent
Ébaucher le sens des courants
J’écoute les graviers du chemin
M’indiquer l’andante de l’instant.
Jean Lavoué, Le Blavet, 30 mai 2023
Photo JL, 30/05/23
www.enfancedesarbres.com
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