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Face au silence
De l’estuaire
Les mots manquent
La musique n’est plus que vent
Vagues fougueuses
Emportant toutes pensées
À la pointe du Chevet le soleil est trompeur
Nous masquant les bourrasques
Qui nous emporteraient
Il faut savoir rebrousser chemin
Pour retrouver des plages plus sûres
Où respirer
Invitation à prendre soin
Avec calme et douceur
De nos chemins aventureux vers l’inconnu
Je marche dans le sillage d’Abhis*
Dont les pas s’enracinent
À quelques encablures de côte**
Sa paix est contagieuse
et son audace fidèle
À la nudité des sources
Savoir tout comme lui ne pas aller trop loin
Mais se laisser pourtant saisir
Par l’au-delà de tout
Ici et maintenant
Au germe de la lumière
La clarté indicible
Où l’ombre comme la grâce
Compagnes du sentier
Sont admises
Et où fleurit
Dans l’anfractuosité du rocher
Un printemps pour l’âme.
Jean Lavoué, 3 juin 2023***
Photo JL 2 et 3/06/23
*Abhis est le nom donné par Jean Sulivan à Swami Abhishiktananda (Henri Le Saux) dans son récit « Le plus petit abîme » (Gallimard, 1965)
**Henri Le Saux était originaire de Saint-Briac, tout près de Saint-Jacut : les grèves du fleuve Cavery près de l’ashram Shantivanam qu’il fonda en Inde avec Jules Monchanin lui en rappelaient les plages.
***À l’occasion des journées « Aux sources de la Présence » sur les pas d’Henri Le Saux proposées par William Clapier L'Abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer du 2 au 4 juin 2023
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