
Des phrases
Des lambeaux
Des morceaux de peau
Arrachés au savoir inconnu
L’ignorant
Que tu portes
Au fond de toi
Comme un trésor
Blog Jean Lavoué "Saviez-vous que les arbres parlent? Ils le font pourtant! Ils se parlent entre eux et ils vous parleront si vous écoutez." Tatanga Mani, Pieds nus sur la terre sacrée... "Il faut reboiser l'âme humaine." Julos Beaucarne
Des phrases
Des lambeaux
Des morceaux de peau
Arrachés au savoir inconnu
L’ignorant
Que tu portes
Au fond de toi
Comme un trésor
Le livre
Si tu l’écris un jour
C’est qu’il aura rejoint le fleuve
Où sommeillaient
Les pierres silencieuses
Jean Sulivan
Un jour
Peut-être apprendras-tu
Pourquoi l’arbre est ton ami
Magnifique creuset
De l’énergie du ciel
Et de la terre mêlées
Leçon de vie
A portée de tes mains
De tes yeux
De ton cœur
Tu ne cherches pas à déployer
Mais à extraire
Tu creuses d’abord l’humus
Le terreau
Puis la roche
Tu veux le minerai nu
Le soleil enfoui sous les mots
Le secret
N’est pas dans les mots
Mais dans la main
Qui écrit
L’amitié
Ce chemin sans rature
Accomplissant ici même
Le jour qu’il promet
Il y a bien plus à regarder que tu ne vois
Plus à écouter que tu n’entends
Il faut perdre chemin pour le trouver
N’attendez pas de moi
La parole qui indiquerait avec assurance
Je m’emploie au contraire
A dévoiler l’abîme
Même si deux mots suffisaient
Arbre nuit
Par exemple
Tu mesurerais encore entre eux
L’espace de ta perte
Désencombrer
Voilà ce qui te fut le plus utile
Et pour cela emprunter
Des chemins secrets
Suivre des lignes
Qui convergeaient en se croisant
Vers un grand soleil invisible
Depuis que la machine à taire les mots
S’est emparée de nous
Nous avons même oublié
Le geste qui les sauve
Nous sommes devenus
Les orphelins du Souffle
L’arbre
Ne sais-tu pas que c’est en toi
Qu’il prend ses aises
Qu’il s’ébroue au soleil
Qu’il s’enracine
Sous la Parole vive
Ce n’est pas un socle que tu cherches
Le trône d’une vérité
Mais la Vérité en marche
Sans le sou
Sans même une pauvre pierre
Où reposer sa tête
.
Cette plage consacrée
Comme s’il te revenait sans le vouloir
D’écrire toi aussi sur le sable
Sans te retourner
Le poème
Le plus simple moyen que tu aies trouvé
Pour tenter de nommer
Sous l’écorce des mots
L’indicible
.
C’est une manne
Pour chaque jour de l’année
Fragile comme la rosée
Et chacun est bien fondé à se demander
Qu’est-ce que c’est
Tu as reçu le plus
De ceux qui s’effaçaient
Sans en conclure le moins du monde
Qu’ils en étaient moins présents
C’est un chemin de nuit
Qui t’a conduit de bornes nues
En plages errantes
Vers ce lieu sans écho
Où vivre se déploie
Peu à peu s'approcher de l’endroit
Où dire sera impossible
Voilà peut-être tout simplement l’enjeu
De cet exercice sous les arbres
Tu ne sus compter
Que sur des vivants
Détachés de leurs certitudes
Rendus au mouvement
Du souffle qui les habitait
.
Le silence désormais
En soi plus fort
Qu’une présence
Creuser dans la nuit des racines
Pour atteindre les sources
.
La parole qui pousse au-dedans
N’épouse pas les certitudes
C’est l’amie du silence
Et des vastes solitudes