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mardi 22 mars 2011


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En venir à cela qui brûle l’écriture : le cœur toujours manquant.   « Devenir le cœur pensant de la baraque », écrivait Etty Hillesum dans son journal de feu. Et chaque poème butait devant le même vocable inconnu : Dieu. Mais ses mouvements du cœur, jusqu’à cette dernière carte griffonnée, glissée à la hâte entre les planches du Wagon qui l’emmène vers Auschwitz ne débordent-ils pas, de part en part, la lettre patiemment confiée au fil des jours ?

Ecrire n’est pas sans conséquence. Du moins lorsqu’il s’agit de ce geste qui vient du cœur… ou du vent qui souffle où il veut. Il arrive alors que la lettre postée à l’inconnu trouve son destinataire et qu’un jour un lecteur se sente intimement concerné par ces mots qu’il attendait. Même si l’auteur n’en savait rien. Mais pour écrire ainsi, pour lire ainsi, il faut avoir renoncé à bien des objectifs, s’être longtemps tenu disponible dans la lumière du silence, avoir compris l’attente ouverte des arbres et tout aussi bien la vaste réponse du ciel à la terre. Il faut avoir aimé l’instant qui s’intensifiait.

JL




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