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Ce que certains nommaient le charisme et dont on pouvait toujours craindre l’accaparement et la récupération par la personne dans des logiques de pouvoir personnel, je découvrais qu’il pouvait aussi circuler entre les personnes et cela dans un contexte entièrement laïc où la religion ne constituait qu’une sorte de back-ground commun, plus ou moins conscient. Ainsi y a-t-il des êtres athées ou agnostiques qui aiment Dieu, comme se plaisaient à le dire Georges Perros ou Jean Sulivan, qui se reconnaissaient bien l’un et l’autre dans cette description, l’un à partir de sa vie de mécréant assumée, l’autre de son maintien risqué au sein d’une Eglise qui n’avait cessé de le décevoir tout en lui transmettant l’essentiel : l’accès à cette tradition de la parole ne cessant de se murmurer au cœur de tout homme, pourvu qu’il se mette à son écoute. De la même manière, il est aisé de percevoir dans son entourage ceux qui se sont rendus poreux à cette présence, la laissant circuler en eux, quelque soient leurs croyances ou incroyances, et ceux, au contraire, qui se sont fermés à cette traversée de la grâce alors même qu’ils peuvent se dire fidèlement croyants. Cela aussi c’est l’œuvre du discernement et de cette ouverture en soi à l’écoute de ce qui nous est commun : le Royaume intérieur dont ne cesse de nous parler le Christ dans l’Evangile. Toutes paraboles ne sont dites que pour nous conduire à l’intuition de ce Royaume qui se tient au-dedans de nous sans être notre propriété personnelle. C’est un trésor à partager.
JL
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