Cher René Guy Cadou
Petit frère des marais
Avec tes mains trop nues
Ton âme sans souliers
A quelle fenêtre murée d’avance
Sur le tablier de quel bief
A quel puits d’aveuglante naissance
As-tu pu si pauvre te pencher
Pour quelle liturgie sauvage
Ton cœur ouvert sur le chevalet
Sous quel ciel distillant des larmes
En tes nuits d’enfance crucifiée
Egrenais-tu de fabuleux versets
Clairsemés comme des œufs de Pâques
Voilà ce qu’entre blasphème et prière
Dans le souffle brûlant de ta voix
Parmi tes songes à claire-voie
Je ne cesse de me demander
Heureux sous tes paupières closes
Dans tes yeux bleus comme un brasier
D’entrevoir les laisses de mer
Que le soleil y a jetées
Jean Lavoué
.
1 commentaire:
Oui, sans doute s'est-il penché très tôt vers la béance de l'intériorité afin de vivre le cours temps qu'il lui était imparti . Et nous, nous penchons à notre tour , et il nous tient la main au bord du puits afin que nous ne tombions pas .
René.
Enregistrer un commentaire