Jean Arthur Rimbaud,
Guillaume Apollinaire
René Guy Cadou
N’est-il pas vrai que
la poésie
Brûle plus sûrement son
homme
Que la sourde flamme
du destin
*
Aller jusqu’au rocher
Jusqu’à la nuit
féconde
Jusqu’au sillage blanc
Jusqu’à l’aube absolue
Là où ça n’écrit plus
Et devenir soi-même
Ce fleuve aux mains
d’argent
Silencieux sous ses rives
Marabout du désert
Sous le sable et l’encens
Compagnon des marées
Estuaire sans retour
Nomade des nuées
Passant de l’infini
Et parent du salut
Qui se donne ici-bas
*
Ou partir vers la
guerre
Vers une mort certaine
Vers les tranchées
brutales
Vers le front assassin
Brûler d’un amour fou
Détourner tous ses
astres
Dans les veines du
bois
Et entamer debout
Son vrai chemin de
croix
*
Ou encore dérivant
D’un matin d’un poème
D’un compotier de
pommes
Posé sur les genoux
Là supplier le ciel
De graver ce printemps
Et toutes ses
promesses
Dans son éternité
D’abeilles et de
velours
Jean Lavoué
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