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jeudi 27 août 2015





Jean Arthur Rimbaud,
Guillaume Apollinaire
René Guy Cadou
N’est-il pas vrai que la poésie
Brûle plus sûrement son homme
Que la sourde flamme du destin                   


*

Aller jusqu’au rocher
Jusqu’à la nuit féconde
Jusqu’au sillage blanc
Jusqu’à l’aube absolue
Là où ça n’écrit plus
Et devenir soi-même
Ce fleuve aux mains d’argent
Silencieux sous ses rives
Marabout du désert
Sous le sable et l’encens
Compagnon des marées
Estuaire sans retour
Nomade des nuées
Passant de l’infini
Et parent du salut
Qui se donne ici-bas

*

Ou partir vers la guerre
Vers une mort certaine
Vers les tranchées brutales
Vers le front assassin
Brûler d’un amour fou
Détourner tous ses astres
Dans les veines du bois
Et entamer debout
Son vrai chemin de croix

*

Ou encore dérivant
D’un matin d’un poème
D’un compotier de pommes
Posé sur les genoux
Là supplier le ciel
De graver ce printemps
Et toutes ses promesses
Dans son éternité
D’abeilles et de velours 

Jean Lavoué

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