Le monde broie du noir
Mais il suffit d’ouvrir les
yeux
Pour saisir encore le chant des
couleurs
Sentir en soi le
frémissement des feuilles
L'arbre retient son souffle
Et brûle comme un encens
Les dernières larmes de la joie
Les roux de l'automne
Ont composé pour la rivière
Un vaste châle de prière
Où s’enroulera sa nuit
Je mesure à pas lents
Les progrès de l'hiver
La nudité du vent
L’enfouissement de la lumière
Les clameurs d’aube sur la mer
Le soleil qui descend
Prépare en nous sa sève
Il est temps pour chacun
De regagner la source
Il est temps de migrer
Loin des branches invulnérables
Il est temps de se glisser
En patience de bourgeons
Jusqu’aux racines du silence.
Jean Lavoué
.
1 commentaire:
En suivant le fil des mots, en ce feuillage que nous sommes,
Lorsque l'arbre retient son souffle.. jusqu'aux racines du silence
Comme feuille tombe sur la page blanche.. en appel de Printemps,
Il faut si peu, pour que le ciel vienne manger dans notre main,
un oiseau .
Lise
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