Photo : Jackie Fourmiès http://photosnature12.blogspot.fr/
J'ai franchi le fleuve à l'heure où la
lumière décline
À l'écluse un aveugle bougeait ses
doigts dans le soleil
La jeune femme laissait filer sa
traîne entre les rives du ciel
À chaque pas nos mots se répondaient
De chaque travée du silence nous
connaissions le chant
Un nuage d'ambre et d'or nous tirait
vers le large
Les oiseaux les poissons se cachaient
dans nos cils
Nous étions de tout arbre la sève et la
forêt promise
La souche et l'horizon le rameau et
l'envol
Nous aurions pu marcher ainsi pendant
des heures
Parcourir des chemins sans buts ni
raison
Et nous aurions porté en nos cœurs
haut et clair
Ce que déjà nous savions mais que
nous ignorions
Bel enfant inconnu notre ouvreur de
ténèbres
Notre incognito familier ce passant
entre nous
Nous l'aurions reconnu à ce
souffle ténu
À ce buisson d'épines où chante
l'oiseau vainqueur.
Jean Lavoué
.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire