Dois-je le dire du fond de ma Bretagne,
Du creux de nos sillons,
Au large de nos grèves,
Dois-je l’écrire et le chanter
En mots même sans rimes,
Soulevés par les embruns et les ciels
de l’été ?
Dois-je le crier du haut des phares et
des tempêtes
En tutoyant les toits de nos bourgs de
granit,
Dois-je le danser avec les oiseaux
libres,
A l’abri de nos ports,
Aux flancs de nos remparts que caresse
l’azur,
Au large de nos landes et de nos
pierres levées ?
Nous ne voulons plus de murs
Ni de clameurs guerrières,
Mais seulement des ponts jetés,
D'une rive à l'autre de nos misères,
Aux quatre vents de l'humanité !
Nous ne voulons plus de ces haines aveugles,
De ces vertueux pleins d'envies,
D’un dieu corseté par les uns,
Dressé comme un étendard par les
autres,
Soulevé comme une bête de foire,
Au gré de leurs humeurs mauvaises !
Nous trouverons passage sans eux
Vers des îles nouvelles
Et ce seront terres d'avril,
Espaces de création où tous seront
conviés
A offrir leurs chants, leurs génies et
leurs jeux.
Nous n'irons pas seuls au rendez-vous
Mais ensemble,
Et nous ferons de ce pays printemps
d'accueil
Et soif d'avenir
Où il fera bon se dire encore heureux
Et fiers d'être d'ici.
La Bretagne sera dans le courant
Des marées en partance,
Dans la voie de toutes ses mémoires,
Un soleil courageux,
Un ouvreur de chemin.
Nous ne renoncerons pas
À la jeunesse de nos rêves,
Mais nous serons de tous ceux-là qui
se tendent la main.
Nous serons vulnérables avec eux,
Par-delà les barrières,
Au delà des violences :
Un peuple juste
au rendez-vous,
A l’heure exacte de
son destin.
Jean Lavoué
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