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dimanche 23 avril 2017








Dois-je le dire du fond de ma Bretagne,
Du creux de nos sillons,
Au large de nos grèves,
Dois-je l’écrire et le chanter         
En mots même sans rimes,
Soulevés par les embruns et les ciels de l’été ? 

Dois-je le crier du haut des phares et des tempêtes
En tutoyant les toits de nos bourgs de granit,
Dois-je le danser avec les oiseaux libres,
A l’abri de nos ports,
Aux flancs de nos remparts que caresse l’azur,
Au large de nos landes et de nos pierres levées ?

Nous ne voulons plus de murs
Ni de clameurs guerrières, 
Mais seulement des ponts jetés,
D'une rive à l'autre de nos misères,
Aux quatre vents de l'humanité !

Nous ne voulons plus de ces haines aveugles,
De ces vertueux pleins d'envies,
D’un dieu corseté par les uns,
Dressé comme un étendard par les autres, 
Soulevé comme une bête de foire, 
Au gré de leurs humeurs mauvaises !

Nous trouverons passage sans eux
Vers des îles nouvelles
Et ce seront terres d'avril,
Espaces de création où tous seront conviés
A offrir leurs chants, leurs génies et leurs jeux.

Nous n'irons pas seuls au rendez-vous
Mais ensemble,
Et nous ferons de ce pays printemps d'accueil
Et soif d'avenir 
Où il fera bon se dire encore heureux
Et fiers d'être d'ici.

La Bretagne sera dans le courant 
Des marées en partance,
Dans la voie de toutes ses mémoires,
Un soleil courageux,
Un ouvreur de chemin. 

Nous ne renoncerons pas
À la jeunesse de nos rêves,
Mais nous serons de tous ceux-là qui se tendent la main.

Nous serons vulnérables avec eux,
Par-delà les barrières,
Au delà des violences :
Un peuple juste au rendez-vous,
A l’heure exacte de son destin. 


Jean Lavoué

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