C'est un matin peut-être
Où les arbres te montrent
Impatients le chemin,
Un matin où marcher
A des allures d'enfance,
Même de premiers pas,
De sève trouvant sa voie,
Sa ligne de vie chanceuse,
Dans l'azur éclaté,
Un matin où les bruits,
Toutes les rumeurs du monde,
Montent puissants vers toi
En échos sans pareil,
En gestes assourdissants,
En retraits silencieux,
En signes qui ne trompent,
Un matin sans mépris
Où ne pas triompher
Mais rejoindre à tout prix
L'aire fertile du soleil.
C'est un matin d'amour
Où nul ne peut gagner
Ni s'emparer du sceau
Sans reconnaître en soi
L'ombre de chaque frère.
C'est un calme horizon
Que nous n'atteindrons pas
Sans laisser place à l'autre,
Un feu dans les remises
Un brasier sous les combles,
Une tempête logée sous l'écorce des
mots,
Un silence refoulé
Dont on pressent les cris.
C'est un matin fiévreux
Pour dire la justice
Et la bonté exacte
Sous les branches de vivre,
Un jour pour n’ignorer
Tout ce qu’il reste à faire
Afin que l'homme en nous,
Son Chant et ses racines,
En toutes leurs agonies,
Partout soient secourus.
Jean Lavoué
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