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dimanche 11 juin 2017

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Comme il s'atténue vite 

Le bruit sourd qui cogne
À la porte du cœur,
Dès que la vie nous hèle,
Dès que l'espace est là,
Fruit ouvert tout entier,
Ce printemps de feuillages,
De balançoires et de ramiers, 
Ce feu d'enfances éblouies,
Cet orchestre habité,

Comme il devient ténu
Le tic-tac du temps,
Et comme on rejoint vite
Cette passion gourmande  
Et cette rage de vivre,
Nougaro au piano,
Les trompettes du vent
Et les tam-tam maudits,

Mais rien n'arrête en fait 
Le glissement des heures,
Nulle musique ailée,
Nul chant pour s'étourdir,
Nul saxo aux sanglots,
Nulle émotion tenace, 

Seule cette connivence,
Cette étreinte éprouvée
Avec l'envers des choses
Ou plutôt leur jeunesse,
Leur éclat sans couture,
Leur surgissement sans dû,

Et cette célébration qui dilate l’esprit
À l'auberge du fleuve, 
Et cette gratitude de se savoir aimé,
Dans ce qui reste à vivre
Et ce qui a été.

Jean Lavoué

Photo JL, Le Blavet, 10 juin 19H30





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