J’ai tout aimé. Et ma sagesse fut d’aimer follement.
J’ai tout aimé. C’est mon honneur. Vous ne me retirerez pas cela.
Pas cette faim en moi des autres jusqu’à m’enivrer, pas cette gourmandise-là. Tous
les chemins courent entre les haies d’été vers la rencontre heureuse d’Emmaüs.
Et nous sommes sauvés et nous ne le dirions pas ?
J’ai tout aimé : hommes, femmes, enfants. Sources, lacs,
forêts. Montagnes, plaines, vallées. Les ports gonflés de rêves. Le sel. Le
soleil !
J’ai tout aimé. Je me suis rassasié d’amour.
J’ai tout aimé. Et j’aurai aimé aller au-delà des êtres.
Vous aimerez la Joie, vous aimerez l’Amour. Vous irez par la terre
recréant les paysages que j’aimais, bénissant la lumière et vous parant
d’aurore.
Je vous conjure d’admirer. Tout est fabuleux pour qui sait
regarder. La fraicheur du regard est le commencement de la sainteté. Tout est
fabuleux de ce que frôlent nos yeux et de ce que prennent nos mains. Les
bénisseurs possèdent cette terre.
La foi est porte ouverte, seuil franchi, affranchissement, bruit
des pas sur la route, bonne brise, voilier filant aux îles. La foi est
aventure, vent claquant, souffle, envolée de colombes, voile gonflée. Partez,
partez au nom de Dieu !
Xavier Grall
L'inconnu me dévore
Transmis par Gersende en ce matin de Pentecôte...
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