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mardi 6 juin 2017

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C'est parfois un souffle léger,
Comme la caresse d'un fin silence,
- Annonciateur de quels bouleversements ? -
Qui s'engouffre dans la fenêtre des jours.

Rien n’est changé
Et pourtant l'air que tu respires
Paraît soudain plus vaste,
Comme si l'espace en toi s’était soudain élargi.

Ce n'est pas par voie d'imagination 
Que tu te laisses alors déplacer par ce vent inconnu,
Ni par subtile méditation,
Mais par simple consolation de n'être que ce que tu es,
Laissant place en toi pourtant, imperceptiblement,
A Cela que tu aspires à devenir.

Tu pressens qu'il y a là
Bien plus que tu ne peux nommer,
Ce que ta voix elle-même ne saurait saisir,
Ni aucun mot,
Ni aucun espoir,
Ni aucune crainte.

Ce Chant peut-être dont nous sommes
A la fois pour un temps les comètes visibles
Et l'espace infini où elles se déploient.

Aucun de nos rites,
Aucune de nos échappées stellaires,
Nulle de nos constructions mentales
Ne peuvent donner prise à cette entente vive, 
A ce tracé dans l’invisible
Dont nous sommes les veilleurs,
Les bergers d'un feu qui ne faiblit pas ;

Mais le mystérieux sourire en soi d'un enfant à naître,
Son don très secret qui nous protège,
Et son silence en nous, à pas lents,
Déjà mesuré.

Jean Lavoué

Gentle Breeze est une photographie de Lyle Huisken


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