L'un entend plus, l'autre moins, de la
puissante mélodie de l'arrière-fond.
Beaucoup ne l'entendent plus du tout.
Eux sont comme des arbres qui ont
oublié leurs racines.
Beaucoup n'ont pas le temps de
l'écouter.
Ce sont des pauvres sans patrie,
Qui ont perdu le sens de
l'existence.
Ils tapent sur les touches des jours
Et jouent toujours la même monotone
note diminuée.
Il faut avoir démêlé la ligne vivante
qui porte les autres.
Il faut avoir oublié le beaucoup pour
l'amour de l'important.
Une fois qu'on a découvert la mélodie
de l'arrière-plan,
On n'est plus indécis dans ses mots ni
obscur dans ses décisions.
C'est une certitude tranquille
Née de la simple conviction de faire
partie d'une mélodie,
Donc de posséder de plein droit une
place déterminée
Et d'avoir une tâche déterminée au
sein d'une vaste œuvre
Où le plus infime vaut exactement le
plus grand.
Rainer Maria Rilke
Notes sur la
mélodie des choses
.
1 commentaire:
j'aime beaucoup cetexte ,il est bon de le relire,je devrais dire de le rerouver et donc de seretrouver grâce à ce blog .Merci
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