Dans un monastère zen chaque moine, à
la fin du repas, laisse quelques grains de riz dans son assiette pour les
oiseaux. L’écriture est ce geste.
Il faut avoir une force terrible pour
supporter de lire un seul poème. Aller
au-devant d’une phrase comme au-devant de sa propre mort. Accepter de n’être
plus protégé par rien et recevoir le coup de grâce d’une parole claire en son
obscurité.
Simplement dire la brièveté de
l’éternel, très simplement et c’est le cœur qui s’affole comme une petite bête
sauvage quand l’épervier fond sur elle.
Je n’ai rien fait de ma vie, rien,
juste bâti un nid d’hirondelle sous la poutre du langage.
Le monde est un galet que lave l’eau
glacée des poètes.
Christian Bobin
Un bruit de balançoire, L’iconoclaste,
sorti ce 30 août : pour la joie du partage !
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