Traduire

samedi 17 mars 2018

.















 

Sourcier de l’âme


Ce n’est pas tous les jours que l’on reçoit un tel recueil, écrit sur un lit d’hôpital et en convalescence, «maintenant que le temps m’est compté». Des poèmes écrits en blanc sur fond noir; en regard, des dessins blancs de Nathalie Fréour. C’est en sourcier de l’âme que Jean Lavoué nous offre son Chant ensemencé (L’enfance des arbres, 2018). C’est qu’il est de cette race: «Bergers d’un feu qui ne faiblit pas», «Ils savent trouver passage,/Ils connaissent la brèche/Où le vieux monde s’anime/Et s’élance à nouveau». Alors qu’il lutte contre «cette maladie rare/Dont tu es devenu, malgré toi, le patient lucide/et parfois ténébreux» qui restera sa «plus belle énigme», il découvre que «Tout espace est béni».

Poème après poème, Jean Lavoué nous parle de «la maladie tapie/sous la faiblesse des mots». Que lui reste-t-il alors que de «creuser chaque jour/le sillon de l’instant/Où notre cœur se donne»? Avec gratitude pour tout ce que la vie lui a apporté.

Une route d’exode où il n’est pas seul: Etty Hillesum, Christian Bobin, René Guy Cadou, Guillevic lui tendent la main dans l’ombre qui s’épaissit. A mesure que la maladie le dépouille, se contenter «du peu qui t’accompagne» et s’en remettre à «la nudité des branches/A leur pauvreté consentante». Ne plus chercher, mais se laisser trouver par Dieu au seuil de la mort pour découvrir «sa plus belle promesse d’amour/cet inconnu fiché au cœur de sa vie/Tel un bourgeon à naître».

Un livre bouleversant de lucidité et d’abandon. Jean Lavoué est fragile mais vivant encore, et il nous donne «jusqu’au chant du silence/le grain de la parole/en semence de vie/en levain de la joie». A nous de tendre l’oreille. A travers ses mots, à l’écoute, aussi, du CD qu’il a réalisé avec Pier d’Andréa et qui propose quelques-uns de ses plus beaux poèmes.

Geneviève de Simone-Cornet, Echo Magazine de Genève



Chant ensemencé, poèmes de Jean Lavoué, dessins de Nathalie Fréour, éditions L’Enfance des arbres, 60 pages, grand format à la française 21x29,7 cousu. Adresser les commandes à Jean Lavoué, L’Enfance des arbres, 3, place vieille ville, 56 700 Hennebont. Chant ensemencé: 22 euros + 4 euros/port (6 euros pour 2 exemplaires) CD Les sourciers : 15 euros + 2 euros/port.













.

Aucun commentaire:

[URL=http://www.compteur.fr][IMG]https://www.compteur.fr/6s/1/6057.gif[/IMG][/URL]