Hier, dans un
commentaire à mon poème, Michel, mi-souriant, mi-sérieux, me demandait : « Oui,
mais comment faire devant Big Brother. Faut-il tuer toutes les lumières du
monde pour enfin y voir clair ? »
Question
profonde s’il en est qui a prolongé en moi ses échos…
Voici ce que
je rapporte à l’instant des rives toujours mouvantes du Blavet
Sois dans la
lumière du monde
Comme si tu la
découvrais pour la première fois !
Tout ton
savoir au grand repos,
Ne la compare
à rien de ce que tu connais.
Laisse-là
simplement aller dans l’instant de sa gloire.
Tu n’es pas
destiné à n’épouser qu’un Soleil intérieur
Mais à errer
joyeux parmi tous les dons qu’il te fait.
Ne t’attache
pas à eux comme s’ils venaient de toi.
Ne désire pas
leur impermanence.
Laisse-leur
juste te révéler
L’éclat
insoupçonné de leur visage.
Si tu veux
faire retour
Vers la Lumière
intérieure
Sur laquelle
tu n’as nulle prise,
Alors lâche-là
tous tes tourments
Et accueille
en elle,
Fortune ou
infortune,
Tout ce qui
t’est donné.
Qu’elle te
soit éclair
Comme
battements d’ailes
Dans le
matin !
Ne t’évade pas
du jour qui naît
Mais apprend
toi-même à naître en lui
Sans vouloir
le prolonger,
Ni chercher à te
retourner.
Que tous tes
sens soient en éveil,
Ta jeunesse
ici-même accordée.
Rien
n’épuisera l’infini de ce moment
Où tu te
contentes d’habiter l’Ouvert.
Dès que tu le
peux,
Libère-toi des
tâches qui t’emprisonnent et te retiennent.
N’épouse pas
la rigueur de la question
Mais
l’indicible de son secret.
Ne sais-tu pas
qu’il y a des matins
Et en tous
lieux des chemins sous les arbres
Où nul n’est
encore jamais allé ?
Toi, sois le
passant de ton mystère !
N’arrête pas
le vent
Mais
laisse-toi porter !
La Vie
éprouve-la
Au jusant de ta
Joie !
Jean Lavoué, le
15 mars 2018 entre 17h00 et 18h00 dans la lumière du Blavet
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