Traduire

vendredi 20 avril 2018

.

















Ranimant doucement la lampe de mes pas,
J’arpente en dérivant les allées du silence,
Je chemine sans but au rythme de ma voix,
J’ai quelques chants fichés dans les secrets du cœur.
J’ai des clameurs de sève et de rites sauvages,
De branches endeuillées couvertes de bourgeons,
Je m’en vais sans compter ni pour dresser la carte,
Je ne me hâte pas de la souche à la cime.
J’apprivoise en rêvant les matins de l’éveil,
Quand le ciel est trop bas je soulève la pierre,      
Je me tiens au repos dans les bras de l’enfance,
Je n’ai qu’un seul désir : y être enfin trouvé.
La paix que je promets n’est pas celle que l’on donne
Mais celle que l’on éprouve en soi les yeux fermés,
Quand le monde est absous de toutes ses souffrances,
Quand la joie est soudaine comme l’éclat dans la nuit.
Je vais en trébuchant vers des aubes certaines 
Je n’abrite aucun ordre pour couronner l’ici ;
Cet abime dans l’âme qui d’autre s’y est jeté ?
J’y tombe avec confiance : il peut me relever.
Là où mes yeux vacillent, où mon souffle chancelle,
Je sais que le sommeil saura me protéger,
Là où je m’encombrais de lierres, de buissons,
J’ai laissé un grand vent refleurir mes coteaux.    
Si je ne puis veiller plus d’une heure dans le noir,
J’accueille cette main qui tendrement bénit,
Je guette sous la treille sa ferveur qui passe,
Je n’ai qu’un grand soleil pour diriger ma vie.


Jean Lavoué
13 avril, écluse de Polvern













.

Aucun commentaire:

[URL=http://www.compteur.fr][IMG]https://www.compteur.fr/6s/1/6057.gif[/IMG][/URL]