Ranimant
doucement la lampe de mes pas,
J’arpente en dérivant
les allées du silence,
Je chemine
sans but au rythme de ma voix,
J’ai quelques
chants fichés dans les secrets du cœur.
J’ai des
clameurs de sève et de rites sauvages,
De branches
endeuillées couvertes de bourgeons,
Je m’en vais
sans compter ni pour dresser la carte,
Je ne me hâte
pas de la souche à la cime.
J’apprivoise en
rêvant les matins de l’éveil,
Quand le ciel
est trop bas je soulève la pierre,
Je me tiens
au repos dans les bras de l’enfance,
Je n’ai qu’un
seul désir : y être enfin trouvé.
La paix que je
promets n’est pas celle que l’on donne
Mais celle
que l’on éprouve en soi les yeux fermés,
Quand le
monde est absous de toutes ses souffrances,
Quand la joie
est soudaine comme l’éclat dans la nuit.
Je vais en
trébuchant vers des aubes certaines
Je n’abrite aucun
ordre pour couronner l’ici ;
Cet abime
dans l’âme qui d’autre s’y est jeté ?
J’y tombe
avec confiance : il peut me relever.
Là où mes
yeux vacillent, où mon souffle chancelle,
Je sais que
le sommeil saura me protéger,
Là où je
m’encombrais de lierres, de buissons,
J’ai laissé
un grand vent refleurir mes coteaux.
Si je ne puis
veiller plus d’une heure dans le noir,
J’accueille
cette main qui tendrement bénit,
Je guette
sous la treille sa ferveur qui passe,
Je n’ai qu’un
grand soleil pour diriger ma vie.
Jean Lavoué
13 avril, écluse
de Polvern
.
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