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mardi 22 mai 2018

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Maintenant que le Souffle nous précède et nous sauve,
Maintenant que nous allons dans la sève du monde
Aussi vifs que le vent dans les matins de mai,
Nous nous laissons porter par le feu des courants,
Nous sommes Chant allègre, offrande des saisons,             
Nous sommes cette orée qui n’aura pas de fin,
De ce Royaume enfin qu’on nous disait promis.

Nous caressons les sources, les fougères nous assurent,
Nous sommes de plain-pied en ce jardin d’enfance
Où nous reconnaissons la trace de Ses mains,
Son jeu dans les feuillages, Son silence aveuglant :
Nous allons libérés, nous ne Le touchons pas ;
En marchant simplement nous aimons Son absence,
Nous Le reconnaissons dans chaque pas de l’aube,
Nous sommes cette lumière dont Il jubile en nous.

Et nous voici debout comme un arbre en plein ciel,
Bruissant de mille oreilles, couvert de chants d’oiseaux,
Capables d’acquiescer à l’instant de nous-mêmes
Où nous ne serons plus que cet amour naissant,
Cette clairière ouverte à l’éclat du Soleil,
Ce concert allégé de tout ce que nous fûmes,
Cette Présence enfin, cette grâce inouïe.


Jean Lavoué
La Chesnaie, 21 mai, lundi de Pentecôte 2018










































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