Maintenant
que le Souffle nous précède et nous sauve,
Maintenant
que nous allons dans la sève du monde
Aussi vifs
que le vent dans les matins de mai,
Nous nous
laissons porter par le feu des courants,
Nous sommes
Chant allègre, offrande des saisons,
Nous sommes
cette orée qui n’aura pas de fin,
De ce Royaume
enfin qu’on nous disait promis.
Nous
caressons les sources, les fougères nous assurent,
Nous sommes
de plain-pied en ce jardin d’enfance
Où nous
reconnaissons la trace de Ses mains,
Son jeu dans
les feuillages, Son silence aveuglant :
Nous allons
libérés, nous ne Le touchons pas ;
En marchant
simplement nous aimons Son absence,
Nous Le
reconnaissons dans chaque pas de l’aube,
Nous sommes
cette lumière dont Il jubile en nous.
Et nous voici
debout comme un arbre en plein ciel,
Bruissant de
mille oreilles, couvert de chants d’oiseaux,
Capables
d’acquiescer à l’instant de nous-mêmes
Où nous ne
serons plus que cet amour naissant,
Cette
clairière ouverte à l’éclat du Soleil,
Ce concert
allégé de tout ce que nous fûmes,
Cette
Présence enfin, cette grâce inouïe.
Jean Lavoué
La Chesnaie, 21
mai, lundi de Pentecôte 2018
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