Le poème, c’est
l’arbre quand il s’éveille,
Quand ses
racines en toi s’entourent de silence,
Quand il te
faut creuser pour engendrer ta terre
Et pour
naître à nouveau dans le secret des feuilles.
Tu n’as qu’à
tendre les bras pour toucher d’autres arbres,
Pour recevoir
d’eux ces caresses de branches,
Ces croisées
éphémères.
Rien n’est
plus humble que l’écorce
Qui protège
et consume,
Ces tableaux
de lumières dessinés sur les troncs,
Rien comme
feu de lichens et tendresse de mousses.
Quand tu
éprouves en toi
Cet
étoilement de verdure,
Ces
constellations de nuages,
Cette germination
en plein ciel,
Tu te tiens
là debout comme l’oiseau qui chante
En oubliant
son nid.
Tu es de cet
ouvert la ferveur et la grâce,
Ces orgues de
lumière,
L’océan qui
t’habite,
Les poumons
de ta joie.
Il te faut
arpenter vers le cap immobile
Tant de travées
puissantes,
Tant d’amour
vertical.
L’oraison est
ce chant
Quand il se
dresse en toi,
Cet élan qui
te porte,
Ce soleil aux
éclats.
Tu n’as pas
mérité cette ardeur des matins
Ni ces
passions sauvages quand le vent te désarme :
Tu es en
gratuité le Vivant,
L’Espéré
!
Jean Lavoué
Bois de
Saint-Caradec le 1er juin 2018
Photo : werner22brigitte / Pixabay
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1 commentaire:
vos poèmes sont une source ;permettent une connivence inespérée pour trouver quelques miettes de l'essentiel
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