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jeudi 5 juillet 2018

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Quel ange cohabite
Avec le souffle en toi,
Quel témoin effacé
Dont le chant te soulève ?

C’est ton énigme nue,
Tes marées invisibles
Auxquelles tu ne consens
Qu’à vivre lentement.

Cette ruche posée
Sur les prairies du cœur
Peuple de mains amies
Les touches du silence.

Rien ne t’avait promis
Cette marche stellaire
Sinon cette naissance
Sur le seuil d’un printemps,

Ou encore ce rideau
Déchiré de l’été
Et la lumière crue
S’engouffrant dans les blés.

Tu n’appris qu’en perdant
Toutes tes illusions
À te fier à la voix
Sans rime ni pourquoi.

À présent tu ne vis
Que de grâces reçues
Toi qui n’a mérité
Ni ce don sans raison,

Ni ces fleurs sauvages
Implorant le grand vent
Pour irradier le jour
Et s’offrir en partage.

Tu cherches à ne pas perdre
La semaison des heures ;
Si parfois tu t’éloignes,
L’Inconnu reste là.


Jean Lavoué, Bois de La Chesnaie, le 1er juillet 2018
Photo Cop. Jackie Fourmiès




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