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dimanche 19 août 2018








Tu t’achemines à présent
Vers les plages
De ton silence

Tu marches doucement
Écartant
Les herbes de ta joie

Le ciel a des complicités d’enfance
De matins clairs
De soirs odorants

Tu fais la paix avec le sol
Avec le vent
Avec l’espace

Tu te tiens au plus près
Des liturgies
Qui t’ont vu naître

S’il t’arrive encore
De hausser la voix
C’est juste pour les sources

Marcher est un remède
Que ton corps
N’oublie pas

Tes amis essentiels
Sans un mot
Tournent les pages

Tu dialogues avec les racines
Tu te courbes
Avec les étoiles

Tu sais dire dans un souffle
L’amour
Qui te traverse

Ce que tu as perdu
Le voici
Au centuple

Le poème t’invente
Un passage
Oublié

Ce que la nuit dérobe
Le désert
Te le rend

Une clarté sonore
Un orient
Habité

Les oiseaux se consolent
En te voyant
Debout

Les nuages d’un geste
Tracent en toi
Une voie

Tu aperçois l’orée
Comme une aube
Indomptée

Le vide se détourne
L’Ouvert
Est sans effroi

Tu as calmé d’eau pure
Le sang
De tes blessures

Sous l’onguent des paroles
Ta douleur
S’apaise

Tu franchis sans effort
La clairière
Sans retour

Il n’est pas de chemin
Que le Chant
N’apprivoise

À l’auberge sans visage
Te voici
Visité


Jean Lavoué, samedi 18 août 2018
Photo Zoheir Brihoum : Le chemin vers la colline

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